Les effets des étés caniculaires et des périodes de précipitations intensives commencent à s’imposer à tous les acteurs du bâtiment et gestionnaires de parcs immobiliers : inconfort des utilisateurs, surchauffes urbaines, risques d’incendies accrus, dégradation par l’effet de l’eau sur les fondations et les équipements, mouvements de terrains provoquant des fissures. Entre prise de conscience et initiatives ponctuelles, le paysage du secteur va connaître des bouleversements profonds, aussi bien dans les méthodes constructives des bâtiments neufs que dans les opérations d’adaptation du bâti existant. Tour d’horizon des sujets les plus brûlants…

24.06.2024
Temps de lecture: 5 minutes

Avec DEKRA, maîtriser les risques climatiques sur les bâtiments

 

La surchauffe urbaine : enjeu collectif, parades individuelles

Conçues à l’heure où la lutte contre le froid était la principale préoccupation, nos villes cumulent des options qui se retournent aujourd’hui contre leurs habitants et leurs usagers. Absence de végétation, surfaces minérales, densité de bâtiments empêchant la dispersion de chaleur, revêtements de voirie sombres et imperméables… : le catalogue des facteurs défavorables est au complet. Avec pour résultat des températures qui peuvent être supérieures de 10°C en cœur de ville par rapport à la campagne environnante, en pleine canicule. Plus de 80% de la population française vivant désormais en espace urbain, les conséquences du dérèglement climatique sont de plusieurs ordres : 

  • Sanitaires, le système de santé publique et les établissements pour personnes âgées font face à de nombreux décès et détresses hydriques lors des canicules,
  • Sociales, avec de grandes inégalités entre ceux qui ont les moyens de tempérer leur logement et les locataires de passoires thermiques, 
  • Économiques, via les dépenses de climatisation et les pertes d'activité,
  • Environnementales, la multiplication des climatiseurs augmentant fortement la consommation d'énergie, et la biodiversité urbaine souffrant des îlots de chaleurs.

Les professionnels du bâtiment sont conscients de leur rôle dans l'adaptation du patrimoine bâti, mais réclament un plan d'aide aux propriétaires et bailleurs pour faire face aux investissements indispensables au défi climatique. Pour preuve de ce volontarisme, le CSTB et le CETHIL (Centre d'énergétique et de thermique de Lyon) ont co-fondé le TEBLab, un centre de recherche sur les situations climatiques à risque en milieu bâti urbain, et les meilleures façons de les combattre ou de les éviter. 

Quant aux constructions neuves, elles prennent de plus en plus souvent en compte les solutions techniques qui permettent de réguler les fortes chaleurs : matériaux à haute inertie thermique, dispositifs de rafraîchissement passifs, végétalisation des toitures et façades, protections solaires intégrées et automatisées… 

La difficulté de ce combat contre la surchauffe urbaine est qu’il est partagé par de multiples acteurs aux intérêts divergents : propriétaires résidents, bailleurs privés et institutionnels, gestionnaires de bureaux et commerces, collectivités territoriales. Leur coordination dans une action concertée, adaptée aux configurations locales, est le réel enjeu qui s’annonce… pour demain !

Nouveaux bâtis, nouveaux risques incendie

Du fait d’une innovation constante et d’une évolution des demandes, les méthodes constructives ont progressé plus vite que les normes. La révolution des systèmes de production d’énergie (pompes à chaleur, panneaux photovoltaïques collectifs ou individuels) a également introduit dans les bâtiments de nouveaux risques en intervenant sur les circuits électriques. De leur côté, les isolants modernes n’ont pas encore livré tous les aspects de leur comportement en cas d’incendie. 

Chaque élément ayant été testé et autorisé à la vente, il reste difficile de prévoir comment va réagir une charpente ancienne qui aura été prise en sandwich entre un isolant ajouté et des panneaux solaires. Là encore, les immeubles neufs bénéficient d’un capital “prévention incendie“ supérieur, pour peu que dès la conception les bons choix aient été faits : matériaux compatibles, répartition des locaux, séparation des sources de chaleur, implantation des installations électriques.

« Au-delà des nouvelles technologies, les objectifs environnementaux des accords de Paris ont un réel impact sur nos modes constructifs.  Ces derniers visent à réduire l’empreinte carbone à 2 tonnes (équivalent CO2 / personne / an), pour limiter le réchauffement climatique d’ici 2050 à une élévation maximale 1,5 °C.  A cet effet, et en l’absence totale de révision d’une réglementation basée sur des structures incombustibles, l’emploi de matériaux bio-sourcés, notamment bois, en tant qu’éléments structurels est courant. Cette réalité est susceptible de remettre en question certains principes de sauvegarde des personnes, de propagation et de stabilité structurelle sous les effets d’un sinistre. Il est fréquent de constater des bâtiments dits "passifs" cumulant le photovoltaïque en toiture et le bio-sourcé en construction. » Jean-Gabriel IRIBARREN, Expert risque incendie chez DEKRA

Se donner toutes les chances de comprendre et anticiper les risques

Connaître les normes constructives et les appliquer en toute sécurité à un projet sont deux exercices très différents. Au-delà des évolutions des réglementations sur la prévention des risques incendie, il convient de mettre celles-ci en regard du contexte climatique local, de disposer de retours d’expérience sur des matériaux nouveaux (comme certains isolants posés ou projetés, potentiellement combustibles), et d’anticiper des dysfonctionnements (parfois problématiques, par exemple pour un ascenseur). Dans l’ensemble de ces cas, le concours des spécialistes DEKRA apporte un surcroît de compétence qui permet de passer à la phase concrète en toute sérénité.

Les points forts de l'accompagnement DEKRA

Pour les bâtiments, les risques consécutifs aux aléas climatiques sont majeurs et couvrent autant les problématiques d’équipements que de performance énergétique, ou encore de structures (coulées de boue, variations de température, retrait-gonflement des sols argileux…).

En constante adaptation à vos enjeux, les experts DEKRA prennent en compte ces risques émergents et vont déployer une mission Diagnostic de Résilience face aux changements climatiques propre à préserver l’avenir de vos bâtiments : 

  • Détermination des objectifs et des coûts de rénovation, 
  • Qualification des nouveaux projets de construction,
  • Mesures (exposition du patrimoine aux aléas climatiques),
  • Identification des éventuelles vulnérabilités,
  • Mise en place d'actions préventives adaptées (thermographie...),
  • Étude du comportement au feu des matériaux et des équipements installés.

Par ailleurs, DEKRA est présent aux côtés des entreprises et industries sur les thématiques environnementales et réglementaires liées aux bâtiments, comme la norme constructive RE 2020 applicable aux bâtiments tertiaires ou le plan national de sobriété énergétique.
 

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